Immobilier outre‑mer : et si les actionnaires prenaient enfin la relève ?

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Alors que l'État rebat les cartes des niches fiscales en outre‑mer, un angle mort persiste : le financement en capital par des actionnaires plutôt que par le crédit bancaire. Pourtant, pour certains territoires comme la Guadeloupe, la Martinique ou La Réunion, ce modèle peut enfin aligner rendement, impact local et bon sens.

Outre‑mer : le mirage persistant de la défiscalisation

Depuis des décennies, la relation entre la métropole et l'immobilier outre‑mer a été façonnée par la défiscalisation : Girardin, Pinel outre‑mer, dispositifs successifs qui promettaient réduction d'impôt, rendement, soleil et "coup de pouce" aux territoires.

Dans les faits, on a vu défiler :

  • des programmes mal pensés, parfois surnuméraires par rapport à la demande locative ;
  • des investisseurs métropolitains plus intéressés par l'avantage fiscal que par la cohérence économique ;
  • des gestionnaires absents, des résidences mal entretenues, des loyers impayés.

Les réformes récentes ont joué au rabot. Et tant mieux. Mais elles laissent un vide : comment financer des projets immobiliers lourds, utiles localement, sans s'en remettre à des banques frileuses ou à des dispositifs fiscaux instables ?

2024‑2025 : un contexte qui pousse à inventer autre chose

Les débats budgétaires de 2024 ont confirmé une tendance lourde : l'État ne peut pas éternellement soutenir la construction outre‑mer à coups de carottes fiscales massives. Les dispositifs sont resserrés, ciblés, souvent plus compliqués à mettre en œuvre.

En parallèle :

  • les besoins en logements restent criants, notamment dans les zones tendues ;
  • les banques locales se montrent prudentes sur les montages complexes ;
  • les coûts de construction augmentent avec les normes climatiques et parasismiques.

Dans ce paysage, un groupe comme Bâtir - qui finance en capital, sans dette, des opérations choisies pour leur rentabilité locative et leur potentiel de valorisation - apporte une réponse différente. Pas parfaite, mais différente, et surtout moins dépendante des humeurs fiscales du moment.

Ce que change l'actionnariat dans un projet outre‑mer

Quand un bien en Guadeloupe ou ailleurs est financé classiquement, le schéma est connu : un promoteur, des acquéreurs à crédit, souvent métropolitains, un discours axé sur la défiscalisation. L'objectif implicite : faire passer la pilule des risques en promettant une réduction d'impôt.

Dans un montage en capital avec des actionnaires, la logique se retourne.

Le rendement redevient central, pas l'avantage fiscal

Un projet soumis au comité d'investissement de Bâtir doit tenir la route :

  • en termes de loyers attendus ;
  • de vacance probable ;
  • de coûts de travaux ;
  • de potentiel de revente.

Si ces éléments ne convergent pas vers un rendement locatif brut dans la fourchette visée (8 à 14 %), le projet tombe. Point. Peu importe qu'il coche ou non telle ou telle case fiscale exotique.

Cette discipline est salutaire dans des marchés parfois malmenés par les sirènes de la réduction d'impôt.

Les acteurs locaux ne sont plus exclus du jeu

Autre changement subtil mais décisif : dans un montage en capital, rien n'empêche un agent local, un propriétaire ou même un simple particulier d'être au cœur du projet en tant qu'apporteur d'affaires.

Un exemple typique en Guadeloupe :

  • une agente indépendante identifie un immeuble de rapport dans un quartier en tension locative, avec des travaux lourds mais un vrai potentiel ;
  • elle le prend en mandat exclusif ;
  • elle soumet le dossier à Bâtir, qui l'analyse, visite, chiffre ;
  • si le projet est retenu, il est proposé aux actionnaires pour financement ;
  • l'agente touche ses honoraires de vente, plus une commission d'apporteuse d'affaires ;
  • et peut, en prime, devenir actionnaire du projet si elle le souhaite.

On est loin du schéma où le territoire n'est qu'un décor pour un montage fiscal conçu en métropole.

Cas concret : un immeuble de rapport à Grand‑Bourg

Imaginez un immeuble ancien à Grand‑Bourg, sur l'île de Marie‑Galante. Quatre appartements, un local commercial en rez‑de‑chaussée, une toiture fatiguée, un potentiel touristique évident mais inexploité.

Classiquement, ce type de bien est difficile à financer :

  • trop lourd pour un petit investisseur isolé ;
  • trop petit pour certains promoteurs qui ne jurent que par les grands programmes ;
  • trop risqué pour une banque qui voit surtout les travaux et la volatilité des revenus saisonniers.

Dans un montage avec Bâtir :

  1. le bien est expertisé, les travaux sont chiffrés, un scénario de location est établi (mix entre location longue durée et saisonnière, par exemple) ;
  2. un véhicule d'investissement acquiert l'immeuble, financé exclusivement par des actionnaires ;
  3. les loyers alimentent des dividendes annuels ;
  4. au bout de quelques années de gestion optimisée, une revente est organisée, la plus‑value est partagée entre les actionnaires ;
  5. l'apporteur d'affaires initial (agent, propriétaire, particulier) est rémunéré pour son rôle.

Ce scénario n'a rien d'utopique : c'est exactement le type de logique que Bâtir met en avant dans son positionnement, avec des correspondants locaux pour un ancrage de terrain.

Les objections légitimes… et celles qui le sont moins

Parler d'actionnariat immobilier outre‑mer déclenche souvent des réflexes de défense. Certaines critiques sont saines, d'autres relèvent plutôt de vieux réflexes.

« Encore des métropolitains qui viennent faire leur marché »

Objection entendable, au vu de l'histoire. Mais un modèle où :

  • les biens sont sélectionnés avec des correspondants locaux ;
  • les agents et propriétaires sur place peuvent devenir apporteurs d'affaires ;
  • les habitants eux‑mêmes peuvent, dès 100 €, devenir actionnaires ;

n'a rien à voir avec les opérations parachutées du passé. Il crée une forme de copropriété élargie, où les flux financiers restent en partie sur le territoire.

« Ce n'est pas de l'investissement responsable »

Tout dépend des critères. La page Bâtir insiste sur un modèle sans endettement, financé en capital, avec une diversification des biens et un suivi en temps réel. On est loin d'une logique d'extraction à court terme. La vraie question, c'est la nature des projets : rénovations sobres en énergie, requalification de logements vacants, etc. Là, la balle est clairement dans le camp des comités d'investissement.

« Le risque cyclonique, personne ne veut l'assumer »

C'est sans doute la critique la plus sérieuse. Construire ou rénover outre‑mer suppose d'intégrer le risque climatique : cyclones, montée des eaux, corrosion saline. Mais c'est justement ce qui plaide pour des montages en capital, où le risque est réparti entre de nombreux actionnaires, au lieu de reposer sur un seul propriétaire endetté jusqu'au cou.

Les partenariats avec des constructeurs locaux, respectant les normes parasismiques et cycloniques, comme ceux évoqués dans la rubrique "Construction" du parcours actionnaire, deviennent cruciaux.

Pourquoi ce modèle reste encore trop peu exploré

Malgré ces atouts, l'actionnariat immobilier outre‑mer reste marginal. Plusieurs raisons :

  • un imaginaire collectif encore obsédé par la défiscalisation ;
  • une méconnaissance des plateformes de financement en capital ;
  • une peur diffuse de la nouveauté chez certains intermédiaires ;
  • une communication publique encore très centrée sur les mécanismes fiscaux classiques.

Pourtant, des institutions comme l'Insee, dans leurs études sur le logement outre‑mer, rappellent régulièrement le besoin d'investissements privés mieux orientés, plus durables, plus adaptés aux réalités locales. Cela suppose des outils financiers cohérents avec ces ambitions.

Ce que peuvent faire concrètement les acteurs de terrain

Si vous vivez ou travaillez dans un territoire ultramarin, vous n'avez pas besoin d'attendre la prochaine loi de finances pour agir.

Agents et mandataires

Vous pouvez :

  • vous inscrire comme apporteur d'affaires via la page Bâtir ;
  • sélectionner dans votre portefeuille les biens à fort potentiel locatif, adaptés à une logique d'investissement collectif ;
  • proposer ces biens à l'analyse, en assumant un rôle de filtre, pas de simple transmetteur.

Propriétaires et héritiers

Si vous possédez un immeuble sous‑exploité, un terrain à bâtir, une maison divisible, vous pouvez :

  • passer par un agent partenaire pour le soumettre à Bâtir via Soumettre un bien ;
  • vous positionner comme vendeur, mais aussi comme futur actionnaire du projet si vous croyez dans sa requalification.

Épargnants locaux

Rien n'empêche un habitant de Pointe‑à‑Pitre, Fort‑de‑France ou Saint‑Denis de devenir, dès 100 €, actionnaire de projets portés dans son propre territoire. Le parcours d'actionnaire est le même pour tous, qu'on habite Paris 8e ou Basse‑Terre.

Changer de réflexe avant que d'autres ne le fassent à votre place

Si les acteurs locaux n'investissent pas eux‑mêmes leurs territoires via ce type de modèle, d'autres le feront. C'est déjà le cas, discrètement, avec des fonds métropolitains qui achètent en bloc des immeubles en centre‑ville outre‑mer.

La question n'est plus : « L'actionnariat immobilier est‑il parfait ? » mais « Qui va en profiter ? » Ceux qui restent campés dans la nostalgie des dispositifs passés, ou ceux qui acceptent d'entrer dans des montages où le capital est mieux aligné sur la réalité économique des biens ?

Ce modèle a ses limites, ses risques, ses frictions. Mais il a une vertu rare : il donne la possibilité à des habitants, des agents, des propriétaires ultramarins de redevenir des acteurs centraux des projets, et pas seulement des figurants dans des plaquettes de défiscalisation.

Si vous voulez vérifier par vous‑même, explorez les pages Apporteur d'affaires, Parcours actionnaire et FAQ. Et posez‑vous une question simple : préférez‑vous que le prochain immeuble de votre quartier soit financé par une opération fiscale anonyme, ou par des actionnaires qui assument, en face, le risque et la responsabilité partagés ?

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